Le projet de Code de Justice Pénal

des Mineurs (CJPM) se situe

dans le droit fil des propositions

répressives de la commission Varinard

et au lieu de la modernisation

tant souhaitée par certains, de cette

« vieille ordonnance de 1945 », il nous

ramène à une conception réactionnaire

de l’enfance et de l’adolescence

datant du 19ème siècle. En

effet, ce projet met en place une justice

parfois plus sévère pour les mineurs

que pour les majeurs, en leur

appliquant le principe de la tolérance

zéro et inverse totalement les priorités

qui fondaient jusqu’alors la justice des

mineurs : la sanction, la peine, la

condamnation deviennent la règle et

l’éducation un simple habillage. C’est

bien la fin d’un modèle protectionniste

dont les effets ne se lisent que sur le

moyen ou le long terme. C’est la fin

d’une approche solidariste de la déviance

et de la délinquance impliquant

la société dans la responsabilité

de celles-ci. C’est cette approche sociétale

et non strictement individuelle

de la responsabilité de la délinquance

qui conforte le projet humaniste de l’ordonnance

de 1945.