Le 25 novembre 2022 aura lieu la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Cette journée est instaurée depuis 1999 par l’ONU, la date du 25 novembre ayant été choisie en mémoire des trois soeurs Mirabal, militantes dominicaines brutalement assassinées sur les ordres du chef d’État, Rafael Trujillo.
Chaque année, cette date est l’occasion de rappeler que les violences sexistes et sexuelles surviennent partout et tout le temps, qu’elles existent bien dans toutes les classes sociales, toutes les cultures et concernent toutes les générations. Ces violences trouvent surtout leur origine dans le patriarcat, construction sociale qui organise la domination de l’homme sur la femme. A cela, peuvent s’ajouter des discriminations dites croisées (intersectionnalités) liées au racisme, à l’homophobie, la transphobie, l’islamophobie, l’antisémitisme, la grossophobie…
A fortiori, les enfants sont eux aussi par milliers, victimes directes ou indirectes de ces violences.
Depuis de nombreuses années, le SNPES-PJJ au sein de la FSU milite au quotidien contre ces violences, avec ses partenaires habituels que sont la CGT et Solidaires. Les mobilisations féministes et syndicales ainsi que récemment le mouvement #MeToo, ont permis une prise de conscience collective de celles-ci, qu’elles interviennent dans la sphère privée ou publique. Mais ces violences restent encore massives et les façons de les traiter socialement et politiquement largement insatisfaisantes : manque de moyens pour la prévention, l’éducation, la formation, l’accompagnement, les soins, la protection. Par ailleurs, l’impunité des agresseurs est encore trop souvent la règle !
Au Ministère de la Justice, comme à la PJJ, l’accord relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes tarde à se décliner sur les terrains. Il ne doit pourtant pas rester qu’une lettre d’intention. S’agissant tout particulièrement de la prévention des violences faites aux personnels dans l’exercice de leurs fonctions ou de la lutte contre le harcèlement moral et sexuel, ainsi que les agissements sexistes, il est indispensable de sensibiliser l’ensemble des professionnel.le.s sur ces questions. La parole se libère, de fait, à la PJJ comme ailleurs, les témoignages se multiplient. Mais cette parole n’est pas toujours entendue.
Trop souvent encore les victimes ne sont pas crues, renvoyées à leur dite « fragilité », leurs propos sont banalisés. Trop fréquemment encore, l’administration se retranche derrière l’absence de plainte au pénal, se réfère à l’enquête en cours, à la présomption d’innocence ou à l’attente d’un jugement à venir pour refuser de prendre la moindre mesure conservatoire à l’encontre de l’auteur. Dans de trop nombreux cas encore, c’est la victime qui est éloignée. Pourtant, notre administration au sein du Ministère de la Justice ne doit-elle pas se montrer exemplaire dans ce domaine ?
Cette année, de véritables scandales ont éclaté à la PJJ. Des cadres, abusant de leur place et de leur autorité ont agressé ou tenté d’agresser sexuellement tantôt des personnels, tantôt des jeunes. Pour l’un d’eux, il a fallu que le SNPES-PJJ/FSU ait recours à l’article 40 du Code de procédure pénale qui assigne tout.e fonctionnaire ayant connaissance d’un crime ou d’un délit à saisir le procureur de la République pour que l’administration réagisse.
Le manque de réactivité de l’administration répond à une logique de préservation de l’image de la PJJ, ces scandales jetant l’opprobre sur l’institution toute entière, ainsi que sur certains de ses cadres. Pourtant, de l’autre côté, il s’agit d’une personne broyée autant dans son corps que dans sa tête. Le SNPES-PJJ/FSU sera toujours aux côtés des victimes et exige que leurs paroles et leurs souffrances soient prises en considération, que des mesures conservatoires puissent être prises sans attendre. La mesure conservatoire ne signifie pas nécessairement que la personne visée soit coupable mais que la sécurité physique et morale d’une personne qui évoque des violences sexuelles ou sexistes à son égard est entendue et protégée. Il s’agit également d’éviter d’éventuelles récidives.
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