Une quinzaine d’éducatrices et éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse de Vaucluse manifestaient ce mardi devant le tribunal d’Avignon. Quelques avocats les avaient rejoints pour dénoncer un déni de démocratie. Le code de justice pénale des mineurs a été présenté à l’Assemblée nationale ce mardi. Il n’y aura pas de débat sur ce texte qualifié de « saccage » par les professionnels. La réforme prévoit de transformer la Protection judiciaire de la jeunesse en Service de probation pour enfant.
La FSU et la CGT dénonçaient mardi une justice des mineurs désormais calquée sur les adultes, au détriment de la protection des jeunes.
Manque de moyens pour la justice des mineurs
Vincent Fristch, le responsable régional de la FSU de la Protection judiciaire de la jeunesse dénonce « un déni de démocratie en faisant passer ce texte par ordonnance. L’enfermement des mineurs n’a jamais été aussi important car les moyens ne sont pas à la hauteur. Il faut plus de six mois pour prendre en charge un mineur en souffrance en Vaucluse alors que s’il commet un acte de délinquance, des moyens permettent de le réprimer sans délai ».
La justice n’aura pas les moyens de suivre la réforme
Hélène Berrier, la responsable de la FSU de la PJJ en Vaucluse estime que « le but de la réforme est d’avoir une justice rapide mais dans la réalité, la justice n’aura pas les moyens pour être plus rapide. C’est le répressif au détriment de l’éducatif. Un juge aura davantage d’audiences, la justice ne pourra pas suivre. Déjà à Avignon et Carpentras, il n’y a pas assez de moyens en prévention et éducatif. Les moyens vont être mis sur le répressif, mais il manque déjà de juges et de greffiers ».