Ce CTC de rentrée 2020 se tient dans un contexte de changement de gouvernement qui une fois de plus confirme l’ancrage à droite de ce gouvernement. Ainsi, les déclarations du ministre de l’intérieur sur l’augmentation des chiffres de la délinquance et un prétendu « ensauvagement » de certaines catégories de population les stigmatisent en raison de leur origine et de leur appartenance géographique. Cet ancrage se traduit encore sur le plan économique par un plan de relance qui fait la part belle aux entreprises sans qu’aucune contrepartie sociale ne soit exigée. Bien au contraire, les attaques se multiplient contre les droits des travailleurs.se.s et privé.e.s d’emploi, notamment sur la question des salaires, du temps de travail, ou encore de l’indemnisation des chômeur.se.s.
Par ailleurs, tous les indicateurs de la pauvreté sont au plus haut et montrent que nous traversons une crise sociale sans précédent sans que rien ne soit prévu par le gouvernement pour lutter contre les effets de cette crise. Dans une attitude de déni, le gouvernement n’ajourne aucune des réformes libérales, en particulier celle de la retraite toujours d’actualité et le secrétaire d’état en charge de ce dossier est maintenu dans ses fonctions.
Au ministère de la justice, le seul changement se traduit par la nomination d’un nouveau garde des sceaux sans que les projets de sa prédécesseuse ne soient remis en cause, celui-ci entérine ainsi une justice à visée toujours plus répressive (CJPM, bloc peine, CEF et réactivation des EPIDE) et l’abandon progressif de la notion de protection.
A la PJJ, le tout récent changement de direction ne laisse pas entrevoir de modifications des orientations et présage même d’un durcissement et d’une accélération de la mise en œuvre des projets déjà existants. Nous sommes à un nouveau tournant majeur de l’histoire de notre institution avec l’application à marche forcée du bloc peine de la LPJ, avec l’abrogation de l’ordonnance du 2 février 1945 au profit d’un code de justice pénale des mineurs dès le mois de mars 2021, avec le « déstockage » de mesures (puisque la justice ne parle même plus d’adolescent.e.s) par des juges placé.e.s qui ne garantissent plus une spécialisation de la justice des enfants.
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