Compte rendu du Comité Technique Central de la PJJ du 24 mai 2018

Suite à la lecture des différentes déclarations des organisations syndicales, la directrice de la PJJ apporte les réponses suivantes.

Madame Mathieu défend le projet d’ouverture de 20 nouveaux « Centres Fermés », le présentant « comme un plan ambitieux » qui s’inscrit dans le schéma d’ensemble du placement. Cette construction « collaborative » nous dit-elle, se fait en lien avec les DIR et a pour but de proposer une offre « diversifiée des modalités de placement ».

La DPJJ s’entête à mener un projet de développement des CEF qui ne correspond pas une demande des terrains mais à une commande politique et idéologique. Malgré l’échec avéré de ces structures dénoncé par nombre de professionnel.le.s et d’organismes indépendants (CNCDH et CGLPL), la directrice de la PJJ engage cette institution dans un basculement lourd de conséquences où celle ci comptera plus de « centres fermés » que de foyers éducatifs.

Comme nous évoquions la problématique du placement des jeunes majeur.e.s, la DPJJ se dit consciente des difficultés rencontrées sur les terrains, vu la part importante que représentent ces jeunes dans certaines régions (notamment l’île de France où 30% des jeunes suivi.e.s sont majeur.e.s). Toutefois, la DPJJ préconise toujours que ces jeunes soient accompagné.e.s vers les dispositifs de droit commun plutôt que de leur proposer davantage de places d’hébergement.

La DPJJ assume le fait de ne pas avoir consulté les organisations syndicales sur l’expérimentation concernant les ASS puisqu’elle reste avant tout « une attente et une demande des professionnel.le.s ». L’administration justifie cette expérimentation par sa volonté de redonner aux ASS la possibilité d’intervenir en pluridisciplinarité auprès des jeunes et des familles qui le nécessitent. Cette possibilité passe par la fin de l’attribution de mesures en propre aux ASS. La DPJJ argumente le fait d’écarter de l’expérimentation les unités qui ont des listes d’attente ou une activité trop importante par l’impossibilité de mettre en difficulté les autres professionnel.le.s en déchargeant les ASS d’une part de l’activité. Nous considérons cette position comme injurieuse à l’égard de nos collègues, considéré.e.s ainsi comme une variable d’ajustement et non comme une plus value à la prise en charge des publics.

L’objectif principal est de vérifier que la fin de l’attribution en propre des mesures aux ASS est bien une attente généralisée, que cela est possible dans les services et d’arriver à quantifier et calibrer la charge de travail pour les ASS. Par ailleurs, aucun moyen humain supplémentaire ne sera alloué aux fins de cette expérimentation. Le SNPES-PJJ/FSU réclame, comme pour les psychologues, un deuxième poste d’ASS pour les unités dotées de plus de 6 ETPT éducatifs. La DPJJ nous a par ailleurs informé.e.s que les organisations syndicales seront associées aux différentes étapes de cette expérimentation.

La DPJJ se dit préoccupée de la situation des RUE, de la reconnaissance de leur statut, de leur responsabilité, de leur engagement, de leur travail. Elle se dit optimiste quant à un aboutissement rapide de son « projet », après le passage par le guichet unique de la fonction publique avec l’appui du secrétariat général. Mais au final, nous faisons le constat que le projet de la DPJJ est insuffisant pour apporter une véritable reconnaissance statutaire et la charge de travail reste toujours non reconnue. De plus, le fait d’installer ces personnels dans un statut particulier qui déroge à la plupart des corps de direction et de responsabilité de la fonction publique est un signe de mépris absolu.

Pour les CSE, des dispositions transitoires seront ouvertes pour celles et ceux qui resteront maintenu.e.s jusqu’à l’extinction du corps. Pour celles et ceux qui se destinent à d’autres fonctions, il existera des passerelles pour accéder à d’autres corps.

L’extinction du corps des CSE aura pour conséquence de créer une situation de blocage de l’avancement pour l’ensemble de la filière éducative.

Pour le SNPES-PJJ/FSU, la seule revendication légitime est l’intégration des RUE dans le premier grade des directeur.trice.s de services et la catégorie A type pour les éducateur.trice.s / CSE et les ASS .

Concernant les éducateur.trice.s en formation, ceux-ci devraient obtenir une réponse rapide concernant la réécriture de l’arrêté d’affectation abrogeant l’interdiction de postuler sur un service où ils ont effectué leurs stages.

Lire le compte rendu…..http://snpespjj.fsu.fr/wp-content/spip/snpespjj/IMG/pdf/com…