Demande d’audience au DRH de la PJJ
Monsieur
Dans la suite de notre première rencontre du 27 janvier et comme nous vous l’avions dit, nous sollicitons une nouvelle réunion pour approfondir des sujets généraux et porter à votre connaissance des situations individuelles qui nécessitent des réponses de la part de la Sous Direction RH de la DPJJ.
Concernant les sujets généraux nous les avons évoqués dans notre déclaration liminaire au CTC du 31 janvier 2014. En réponse, la Directrice nous a indiqué privilégier dans la période actuelle le travail de préparation de la future circulaire d’orientation qui sera connue à l’automne.
Nous attendons effectivement que cette circulaire vienne rompre avec les orientations précédentes décidées sous la pression de commandes politiques immédiates et contre les pratiques des professionnels.
C’est précisément parce que cette période a laissé l’institution dans une situation telle qu’un certain nombre de mesures doivent être prises de façon rapide afin d’enrayer des phénomènes de souffrance professionnelle persistants.
Ainsi nous considérons qu’il est indispensable que la direction de la PJJ fasse connaître son positionnement précis sur la question des normes. Les différents échelons hiérarchiques nient une quelconque référence à des normes pour se référer aux critères d’allocation de moyens qui n’ont pas de déclinaison identique dans tous les services. Cet état de fait contribue au désarroi des professionnels qui n’auraient dès lors plus rien à opposer lorsque la charge de travail devient insupportable. Ainsi, les modalités de comptabilisation des MJIE sont symptomatiques de cette situation. Elles doivent être clarifiées, et une concertation approfondie pour déterminer des normes à la fois respectueuses des conditions de travail des personnels et de la qualité des prises en charge doit dès maintenant être engagée.
De la même façon, la crise existante dans les hébergements collectifs doit mobiliser de façon immédiate la direction de la PJJ qui doit donner des signes concrets pour indiquer sa volonté d’apporter des réponses à cette crise. Pour nous, la question de l’organisation du temps de travail et de la place de l’avis des équipes concernant les admissions sont deux sujets qui doivent être traités de façon urgente afin de donner une respiration et de l’espoir aux professionnels qui exercent en hébergement.
Par ailleurs, nous souhaitons enfin avancer sur les problématiques que nous avions développées lors de notre première rencontre concernant l’avancement et la mobilité.
Enfin, nous souhaitons également aborder un problème qui revêt un caractère crucial à l’heure actuelle. Il s’agit du rapport de l’encadrement aux personnels. Comme nous ne cessons de le dire, celui-ci reste empreint de défiance, plus prompt à soupçonner des abus ou des dérives (qui peuvent bien entendu exister) qu’à garantir les droits des agents. Si la direction de la PJJ souhaite sincèrement une adhésion des personnels aux changements d’orientation qu’elle porte, cette posture doit impérativement changer.
De ce point de vue, trois thématiques dont nous sommes régulièrement saisis en ce moment doivent retenir votre attention : l’application restrictive et inégalitaire de la circulaire sur le temps FIR, le non respect par les échelons hiérarchiques de la réglementation sur les astreintes et enfin l’absence de reconnaissance du travail des délégués CAP dans les services. Si nous savons que ce dernier point ne peut être réglé dans l’immédiat en termes d’une légitime décharge de temps, il est néanmoins possible que la DPJJ identifie des moyens attribués aux DIR et correspondants au temps de travail des délégués.
Nous vous exposerons également des situations de collègues qui nécessitent, selon nous, votre arbitrage, faute de réponses satisfaisantes au niveau de leur DT et DIR.
Maria INES, Michel FAUJOUR
Co secrétaires nationaux
PETITION EN LIGNE MJIE :
POUR QUE L’INTERVENTION DE CHAQUE PERSONNEL EN MJIE SOIT COMPTABILISEE PAR NOMBRE DE JEUNES PRIS EN CHARGE !
http://www.petitions24.net/mjie__par_nombre_de_jeunes_pris_en_charge
Lors du Comité Technique Inter Régional Sud Est du 28 novembre 2013, un avis rédigé par l’administration et voté à l’unanimité par le SNPES PJJ FSU, la CGT/PJJ et le SPJJ/UNSA stipulait que l’intervention de chaque personnel (ASS, Éducateur et Psychologue) dans une MJIE serait comptabilisée par nombre de jeunes pris en charge. Résultat d’un long travail d’analyse et de réflexion, il faisait suite aux travaux préparatoires dans différents départements de la région et répondait à un véritable besoin exprimé en collectifs de travail. Cette avancée majeure pour les personnels des Milieux Ouverts et les familles concernées devait s’appliquer dans les services au début de l’année 2014 mais l’administration centrale fait aujourd’hui marche arrière et maintient le calcul « par mesure ».
Comptabiliser l’intervention en MJIE de chaque personnel par nombre de jeunes pris en charge, c’est :
• Rétablir l’équité entre les Services : Il n’existe pas à ce jour de règle régionale de comptabilisation des MJIE pour les éducateurs, les ASS et les psychologues. Les MJIE relatives à des fratries soulèvent le plus de discussions car elles sont comptées différemment selon les territoires.
• Donner de l’espace à l’échange : Devant des situations très dégradées et très complexes, un pourcentage élevé de séparations parentales et de recompositions familiales, les personnels ont besoin de multiplier les rendez-vous et de prendre du recul pour analyser la situation. Cette perte d’espace de réflexion a pour conséquence une perte du sens de nos missions, voire de désintérêt pour son activité professionnelle.
• Permettre une réelle pluridisciplinarité : Dans les services avec un grand nombre de MJIE, il n’est plus possible aux psychologues et aux ASS d’intervenir dans les autres mesures. En plus des MJIE dans lesquelles ils interviennent, les ASS et les psychologues sont victimes de la nouvelle comptabilisation de leur activité prévue dans le cadre du budget opérationnel de moyens (BOP) : un poste ASS se justifie à condition qu’il soit référent de 12,5 situations et un psychologue doit prendre en charge 54 MJIE.
• Prendre en compte l’étendue de certains secteurs : La mise en place de la MJIE a eu pour effets de modifier la sectorisation dans certains départements et la qualité de leur travail pâtit de cette situation. Ils n’ont pas suffisamment de temps pour créer une relation éducative et un lien de confiance avec les enfants et leur famille.
• Reconnaître le travail des psychologues : Même si elle ordonne une investigation pour plusieurs enfants, une MJIE est individuelle pour chacun d’eux. Les MJIE concernant des fratries sont légions et le nombre d’enfants se situe dans une moyenne de 4 enfants. Comment dans ces conditions continuer d’évaluer le temps de travail des psychologues avec l’indicateur des mesures et non des jeunes, d’autant que ces professionnels devraient pouvoir intervenir, pour moitié de leur temps, dans d’autres types de mesures ?
La remise en cause d’un avis rendu à l’unanimité après de nombreuses réunions de travail dans les services décrédibilise l’intérêt affiché officiellement par la DPJJ pour le dialogue social et interroge sur la pertinence de sa démarche de diagnostic partagé.
Alors, je signe, tu signes, nous signons tous la pétition en ligne du SNPES PJJ FSU pour une comptabilisation de l’intervention de chaque personnel en MJIE par nombre de jeunes pris en charge !
http://www.petitions24.net/mjie__par_nombre_de_jeunes_pris_en_charge
Merci de faire connaître cette pétition à autant de personnes que possible. En effet, plus il y aura de signatures, plus cette pétition retiendra l’attention des médias et des décideurs …..