Ont siégé pour le SNPES-PJJ/FSU : Émilie COCQ Tél : 02 32 59 35 59 – Audrey DAVID Tél : 03 21 88 50 89 – Christophe GROS Tél:05 82 74 14 89

DÉCLARATION LIMINAIRE

Une fois de plus suite aux annonces du 31 mars, aucune anticipation n’a été de mise, que ce soit à la Fonction Publique ou au Ministère de la Justice. Ces différents échelons politiques et administratifs ont fait preuve d’un grand attentisme durant plus de cinq jours, laissant les services et les personnels assumer seuls cette nouvelle situation de confinement. A ce titre, ce n’est que le 8 avril que les personnels de la PJJ ont été intégrés dans le décret permettant à leurs enfants d’être scolarisés.

Dans la situation actuelle, le SNPES-PJJ/FSU défend à la fois le droit à la santé et à la vie familiale des professionnel.le.s tout en rappelant l’importance de la possibilité d’une intervention directe auprès des jeunes et leur famille.

A l’image de la politique menée par la PJJ depuis plusieurs années ; la mauvaise gestion de la crise sanitaire confirme l’incapacité de notre administration à tirer des leçons des expériences passées. La grande confusion de la situation actuelle est venue exacerber le malaise déjà existant dans les équipes .

Cette CAP d’avancement se déroule alors que la dernière campagne d’évaluation vient de se clôturer. Les CREP, devenus la référence principale pour la mobilité et l’avancement des agent.e.s, sont désormais un outil de pouvoir et de pression des cadres, venant renforcer l’ambiance délétère dans les services.

L‘évaluation pour l’année 2020, ne peut faire abstraction de l’impact de la crise sanitaire sur la prise en charge et le travail des professionnels.le. Or, il ressort que peu d’évaluateurs.trices ont pris en compte cette dimension. Les agent.e.s se sentent renier dans leurs efforts voir suspecter de tricherie, soupçonner d’utiliser le télétravail comme un jour de congé.

Les personnels.les se sont montrés mobilisé.e.s, créatifs.ves et investis.ies dans la prise en charge des jeunes et des familles et ce, malgré les nombreuses difficultés faisant obstacle dans la mise en oeuvre de leur mission.

La manière dont l’administration a géré la prime COVID a également crée des tensions au sein des services et a renforcé un sentiment d’injustice. Cette gestion empirique de l’attribution des primes est venue briser certaines dynamiques d’équipe. Elle a provoqué chez les agents un sentiment d’abandon de la part de l’administration.

L’objectif du CREP est devoyé, à défaut de devenir un outil d’évaluation qui doit permettre à l’agent.e d’évoluer dans sa pratique, il devient un outil infantilisant qui vise à la soumission des personnels.les à leur supérieur.e hiérarchique. Il acte ainsi la fin du débat, du contradictoire et a pour but de bâillonner les agent.e.s. Pour exemple, certains professionnels.les ont vu leur appréciation baisser de deux niveaux sans échanges préalables faisant état de dysfonctionnements et sans aucun étayage.

Cela aurait permis la mise en place d’un accompagnement pour relancer l’agent.e sur une dynamique positive. Nous dénonçons ce triste constat à chaque CAP de recours.

Par ailleurs, la mise en place de plus en plus systématique de la mutation dans l’intérêt du service pour « régler » une problématique structurelle, institutionnelle ou inter personnelle est extrêmement dommageable à la situation des agent.e.s concerné.e.s. L’absence de contradictoire venant empêcher toute défense à ces injonctions. La volonté de notre administration est de recourir à ce procédé, de manière beaucoup plus généralisée et plus globale.

Le SNPES-PJJ/FSU présentera une liste basée sur l’ancienneté, seul critère repérable et non subjectif.

Nous continuerons de dénoncer un avancement basé sur le mérite, critère hautement opaque et hautement inéquitable.

Cette gestion de la carrière des agent.e.s basée sur le mérite a maintenant une incidence sur le plan financier ; de plus elle renforce la mise en concurrence des agent.e.s et détruit les collectifs de travail.

Après avoir enterré l’ordonnance de 1945, nous assistons aujourd’hui à la mise en bière de la participation des personnel.le.s à leur évolution de carrière au travers de la représentation des délégué.e.s CAP

Aujourd’hui, nous défendons les intérêts des personnels à la dernière commission paritaire sur l’avancement des éducateur.trice.s. Comme pour la mobilité, il n’y aura plus aucun regard des organisations syndicales. Ce qui vient confirmer la volonté politique de mettre fin au contradictoire et de renforcer la toute puissance de l’administration.

COMMENTAIRES

Cette dernière CAP d’avancement est l’illustration parfaite des constats que nous avons dénoncés dans notre déclaration liminaire.

L’administration est restée figée sur ses positions ne prêtant aucune attention au contradictoire et à la parole portée par les Organisation Syndicales.

Nous avons interpellé l‘Administration sur le manque de clarté des procédures de recours sur la campagne d’évaluation de 2020. Elle a pris conscience de ce manque de précision et s’engage à fournir un document plus détaillé aux agent.e.s et aux évaluateur.trice.s lors de la prochaine campagne.

Concernant l’avancement au grade d’éducateur.trice principal.e, nous avons demandé à l’ensemble des participant.e.s à cette CAP de faire connaître les critères qui ont permis de constituer leur liste. L’administration, la CGT PJJ et le SNPES -PJJ/FSU ont énoncé les leur ; FO PJJ a refusé en estimant que cela ne regarde pas les autres organisations syndicales. La CGT PJJ et le SNPES-PJJ/FSU ont réaffirmé leurs critères basés sur l’ancienneté, ce qui protège les personnels de tout arbitraire.

La CGT PJJ et le SNPES-PJJ/FSU ont mis au vote la proposition suivante : « N’ayant pas les données nécessaires pour travailler à partir de l’ensemble des listes du fait de critères inconnus sur les propositions d’avancement des agent.e.s. Nous demandons une mise au vote de chacune des listes ». 2 votes pour cette proposition : CGT PJJ et SNPES-PJJ/FSU ; 2 votes contre : Administration et FO PJJ.

La DPJJ n’a pas voulu reconnaître l’opacité de la notion de mérite qui trop souvent repose sur le fait du prince, preuve en est, la manière infantilisante dont les CREP sont menés. Pour cette raison le SNPES-PJJ/FSU a voté contre la liste finale proposée par l’Administration. Le SNPES-PJJ/FSU ne s’oppose pas à l’avancement des agent.e.s mais à la manière dont celui ci est organisé par l’Administration. Résulats du vote de la liste finale. 2 votes contre : SNPES-PJJ/FSU, CGT PJJ et 2 votes pour : FO PJJ et DPJJ.

Nous sommes inquiet.e.s concernant la manière dont l’avancement dans les années futures va se dérouler. L’évincement des Organisations syndicales lors des CAP de mobilité et d’avancement dans le cadre de la Loi de Transformation de la Fonction Publique va encore renforcer le positionnement de l’Administration dans la toute puissance.