Le 23 novembre 2023, c’est la journée portes ouvertes des services et établissements de la PJJ (Protection Judicaire de la Jeunesse) sur l’ensemble du territoire national. Nous, personnels de la PJJ Guadeloupe réunis dans l’intersyndicale (SNPES-PJJ-FSU, CGT-PJJ, FOPJJ, UNSA-PJJ), nous vous invitons à découvrir la PJJ Guadeloupe sous d’autres facettes.

I LÈ POU TOUT MOUN SAV KA KI KA FÈT ANDIDAN-LA…

La PJJ Guadeloupe, c’est environ 80 personnels tous grades confondus. Elle assure le suivi d’environ 400 jeunes chaque année sur l’archipel Guadeloupéen. Service public du ministère de la justice, elle accompagne sur le plan éducatif, des adolescent.es ayant commis un passage à l’acte et faisant l’objet d’une mesure éducative ordonnée ou prononcée par le Juge des enfants et/ou le juge d’Instruction. En outre, elle peut également intervenir sur décision du Juge des enfants, dans le champ de la protection de l’enfance afin d’investiguer sur les conditions de vie et
d’éducation d’un enfant ou d’un.e adolescent.e.

Aujourd’hui l’intersyndicale, interpelle, la PJJ Guadeloupe va mal ! Nous faisons le constat d’un service public où les conditions de travail des personnels sont dégradées, d’un pilotage territorial déconnecté de la réalité du terrain, d’une pénurie de moyens, ce qui a pour conséquence de dégrader la qualité de la prise en charge des jeunes.
En effet, depuis environ un an, la Direction Territoriale sous couvert « d’innovation », « d’expérimentation » procède au démantèlement sans précédent de ce service d’éducation de la jeunesse en grande difficulté.
Pour l’hébergement nous ne sommes pas loin d’une situation de carence grave. L’offre des places d’accueil pour les jeunes s’est réduite considérablement. Répondre à une demande de placement d’un magistrat devient mission impossible : plus de famille d’accueil, plus d’appartement pour les jeunes relevant de la semi-autonomie, plus de place dans les services habilités Justice (SAH), seul 8 places du foyer collectif PJJ et 2 places en individuel dans deux studios au CLAJ (comité local autonome de logement). Pire, la direction va même jusqu’à demander au jeune de rechercher leur propre hébergement pour maintenir leur accompagnement !

La politique de recrutement d’agent.e.s contractuel.les, sans diplôme et/ou expériences professionnelles auprès de notre public s’intensifie, quid de leur formation ?.
L’insertion, mise en place à travers l’Unité Educative d’Activités de Jour (UEAJ), est le parent pauvre de la Direction Territoriale. Et pourtant, c’est la priorité de l’Administration centrale de la PJJ. De nouvelles unités d’activités de jour sont créées, le recrutement de Professeurs Techniques sur des filières innovantes vient renforcer l’existant et élargir le champ des possibles pour les jeunes sous-mains de justice. En Guadeloupe, dans le contexte sociétal et économique difficile, cette dynamique ne s’applique pas.