COMPTE RENDU DU COMITE TECHNIQUE CENTRAL DE LA PJJ DU 3 JUILLET 2018

En réponse à notre déclaration liminaire, la Directrice de la DPJJ reconnaît la hausse de l’incarcération des mineur.e.s. Elle dit avoir saisi la Direction de l’Administration Pénitentiaire pour que celle-ci lui transmette des données précises qui seront ensuite analysées. Elles viendront actualiser le rapport relatif à l’augmentation du nombre de mineur.e.s détenu.e.s, élaboré par le Bureau des méthodes et de l’action éducative (K2) diffusé sur l’intranet justice en mai 2018. Selon elle, il n’y a pas de politique pénale plus répressive mais une forte corrélation entre l’augmentation du nombre de mineur.e.s déféré.e.s et l’augmentation de mineur.e.s incarcéré.e.s : elle réfute ainsi notre analyse liant la hausse de l’incarcération et le nombre de mesures probatoires prononcées. Madame MATHIEU défend une fois de plus le travail commun que doivent mettre en place magistrat.e.s et éducateur.trice.s intervenant dans les UEAT/SEAT/MEAT et annonce un travail en cours sur les missions de ces unités.

La DPJJ reconnaît toutefois que les mineur.e.s non accompagné.e.s sont eux concerné.e.s par un durcissement de la politique pénale (le nombre de déféré.e.s augmente de 26 % et le nombre d’incarcéré.e.s parmi ce public augmente de 36 %) et génèrent une baisse de l’âge des incarcéré.e.s. L’AC réfléchit donc à un dispositif d’hébergement spécifique pour les MIE afin de leur éviter l’incarcération. Les jeunes originaires du Maroc seront prioritairement concerné.e.s en raison de leurs problématiques de santé et d’addictions prégnantes.

Madame MATHIEU réaffirme que les 20 CEF supplémentaires sont un engagement présidentiel et que la DPJJ a intégré leur ouverture dans une réflexion sur le placement collectif. La DPJJ fait le constat d’une crise de l’hébergement collectif quasi équivalente à celle des CEF. Les réponses envisagées pour l’ensemble des structures sont la participation plus active des équipes aux projets de service, la diversification de l’hébergement par le séquentiel, la Mesure Éducative d’Accueil de Jour et la sensibilisation des magistrat.e.s à la question du placement.

En ce qui concerne l’insertion, mission que nous avons qualifiée d’abandonnée, la DPJJ nous annonce sa volonté de faire intervenir dans les UEAJ des psychologues et des ASS pour faire le lien avec les dispositifs de droit commun.

Madame MATHIEU se félicite également de l’effort considérable réalisé sur le territoire de Mayotte en terme de hausse des effectifs. Un CER et deux MECS ouvriront pour répondre aux besoins de ce territoire où 50 % des affaires criminelles concerneraient de jeunes mineur.e.s non pris.e.s en charge. Pour nous, ces moyens restent largement insuffisants au regard de la situation catastrophique de ce territoire.

Pour finir, madame Mathieu, un an après l’arrivée d’un nouveau gouvernement, nous a lu sa lettre de mission en date du 23.05.2018. Il y est notamment question de la rédaction du cahier des charges des UEAJ (MEAJ, PT…), de l’implantation territoriale des CEF, de la parentalité, de la modernisation des services de Ressources Humaines, du renforcement de l’accompagnement du Milieu Ouvert en lien avec la mise en œuvre de la note d’adaptabilité, du développement de la justice restaurative, du renforcement du rôle de la PJJ dans la promotion de la santé des jeunes et de formations croisées avec d’autres corps de métiers (…). Pour notre organisation syndicale cette lecture n’est pas suffisante. Nous en demandons une présentation exhaustive afin de pouvoir réellement débattre des orientations de la DPJJ.

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