La volonté du pouvoir d’imposer le recul de l’âge de la retraite à 64 ans et un allongement des durées de cotisation est une conséquence de ses politiques budgétaire et fiscale injustes, et un nouvel avatar de sa politique d’austérité salariale maintenue dans un contexte d’inflation galopante. Tout, dans les choix politiques faits revient à appauvrir le monde du travail à court et à long terme pour préserver les intérêts des plus riches. Faute de vouloir répartir les richesses pour répondre aux besoins sociaux et aux enjeux environnementaux et climatiques, le gouvernement cherche à dégager des marges de manœuvres aux dépens de celles et ceux qui travaillent. Dans ce contexte, la FSU se félicite de la très belle réussite de la journée d’action du 19 janvier. La force du nombre, le caractère entraînant d’une unité syndicale qui apparaît plus que jamais solide, l’importance des taux de grévistes, notamment dans la Fonction Publique et particulièrement dans l’éducation, le caractère massif des manifestations, des cortèges très nombreux dans les petites et moyennes villes, le soutien massif de l’opinion, tout cela donne encore davantage confiance dans la possibilité d’une victoire du mouvement syndical contre le gouvernement pour le progrès social.

Cette première journée est un fort signal de la capacité du syndicalisme à inverser le rapport de force lorsqu’il est uni et déterminé.

Réforme des retraites

La FSU continue de dénoncer la brutalité et l’injustice que représenterait l’application du projet de réforme des retraites présenté par la Première Ministre le 10 janvier. Le report de l’âge de départ à 64 ans, l’accélération de la réforme Touraine, le maintien de la décote pour les carrières « courtes », l’obligation pour les carrières longues de cotiser 44 années sont autant de régressions sociales que les salarié·es ont bien compris.

Ce projet de réforme s’inscrit dans le droit fil des précédentes menées depuis plus de 20 ans. Les retraité·es actuel·les ont souffert des reculs de l’âge de départ et subissent la baisse continue des pensions, notamment avec les décotes et une fois encore au 1er janvier dernier avec le +0,8% honteux. Les projections du COR montrent la paupérisation des retraité·es avec la hausse de la CSG et la désindexation des pensions des salaires.

Encore une fois cette réforme est la plus violente pour les plus pauvres, les moins diplômé·es. Elle tourne le dos à toute mesure de justice sociale.

Les femmes sont une fois de plus les grandes perdantes de ce projet. Déjà impactées par les réformes successives, elles subissent de plein fouet les effets des crises et de l’inflation et vont voir leur situation se dégrader encore, en particulier pour les plus précaires.

Quant aux annonces présentées comme des avancées, elles sont marginales, hypothétiques ou parcellaires et la plupart du temps ne permettent dans le meilleur des cas qu’un maintien de la situation actuelle avec son lot d’inégalités : retraite progressive, augmentation du minimum de pension, petite amélioration des carrières longues, autant de sujets majeurs qui ne sont pas traités à la hauteur des enjeux. Rien pour résoudre les inégalités femmes/hommes, rien sur la prise en compte des années d’étude, rien sur les questions de pénibilité dans la fonction publique au-delà du maintien de la catégorie active.

La FSU continue de revendiquer la retraite à 60 ans avec un minimum de pension de 75% du revenu d’activité sans décote ni surcote pour tous·tes avec la prise en compte des années d’études, de formations et de chômage et un aménagement des fins de carrière.

Elle réaffirme que d’autres financements sont possibles en augmentant l’ensemble des salaires, en réduisant le chômage en particulier des seniors en rendant effective l’égalité salariale femmes/hommes. Par ailleurs, la FSU revendique de véritables « compensations » familiales et conjugales pour les femmes.

Il s’agit bel et bien de faire payer aux plus modestes les coûts d’une politique obstinément en faveur des riches. Les politiques d’allègements fiscaux et les baisses de cotisations sociales permettent en particulier aux grandes entreprises largement bénéficiaires de verser des dividendes de plus en plus indécents à leurs actionnaires, comme en témoignent les récentes annonces sur les dividendes d’entreprises du CAC 40. À rebours de cette politique d’injustice sociale, et consciente que toute défaite du mouvement social conforterait aussi l’extrême droite, la FSU revendique des politiques de justice sociale et écologique. Elle s’est ainsi engagée, dans le cadre de l’Alliance écologique et sociale (PJC !), dans la campagne pour la taxation des superprofits des multinationales.

La vraie-fausse taxation sur les superprofits entérinée par le gouvernement en réaction ne rapporterait que 200 millions d’euros par an en France alors qu’elle pourrait rapporter jusqu’à 20 milliards d’euros, dans un objectif d’un meilleur partage des richesses !

Action

Réforme des retraites

La FSU a mené une campagne offensive sur les salaires et construit des actions et des grèves pour des revalorisations salariales ambitieuses pour toutes et tous. Elle continue de rendre visible les exigences salariales des personnels, et de les articuler par la mobilisation avec nos revendications retraites.

Rendre la mobilisation permanente pour gagner le retrait du projet de loi nécessite d’abord de mettre toutes les forces militantes pour réussir un 31 janvier encore plus fort que le 19.

Pour la FSU, gagner nécessite d’articuler les temps forts des journées de grève interprofessionnelles, avec un plan d’actions proposant des temps de convergence nationale et des mobilisations locales aux modalités variées : réunions d’information, rassemblements divers, mobilisations le week-end, retraite aux flambeaux, opérations de tractage… La FSU continue sa campagne d’information et de décryptage du projet gouvernemental en vue de faire du 31 janvier une nouvelle journée historique de grève et manifestations. La FSU engage les personnels à débattre des poursuites de l’action pour élever encore le niveau de conflictualité, en particulier après le 31.

Elle interviendra en ce sens dans l’interpro pour accélérer le rythme des mobilisations en proposant une manifestation le samedi 4 février et une grève avec manifestations la semaine du 6 février.

Pour construire la suite du mouvement et sa permanence, la FSU renforce son travail de proximité pour mobiliser davantage les personnels et renforcer les grèves et manifestations unitaires qui seront décidées. Tous les moyens de renforcer le mouvement doivent être envisagés notamment la reconduction de grèves décidée avec les personnels.

Les congés scolaires par zones engagent à une forme de dynamique de relais.

Dans le secteur de l’éducation, très fortement mobilisé le 19 janvier, où la FSU a une responsabilité particulière de par son ancrage, elle proposera des mobilisations s’articulant à celles de l’intersyndicale interprofessionnelle.

D’ores et déjà la FSU apporte son soutien aux mobilisations et aux grèves décidées localement ou sectoriellement.

Afin d’organiser la solidarité, la FSU mettra à disposition des sections départementales des outils permettant le recours aux caisses de grève.

Sur cette base, la FSU lance un appel solennel à s’engager dans la mobilisation.

Carte des mobilisations…….https://www.snes.edu/agissons/campagnes/31-janvier-carte-des-mobilisations/

Appel du SNPES-PJJ/FSU…..http://snpespjj.fsu.fr/wp-content/spip/snpespjj/IMG/pdf/tract_non_a_la_retraite_a_64_ans-6-1.pdf

Vade-Mecum du droit de grève à la PJJ…..http://snpespjj.fsu.fr/wp-content/spip/snpespjj/IMG/pdf/vade…