Madame la directrice régionale
Madame la directrice territoriale

Ces dernières semaines, les personnels de l’EPE ont porté un certain nombre de revendications notamment sur :
• Le manque de personnel nécessaire à l’accompagnement des jeunes présents au foyer notamment à l’approche des fêtes de fin d’année et des périodes de vacances scolaires,
• Les congés et récupérations d’heures et l’impact que cela a eu sur l’effectif RH.

Outre le faible niveau du nombre d’agents, nous attendions des réponses quant à la reconduction du contrat de notre collègue infirmière, qui plus est sur un poste à 100 %. Nous demandions également l’arrivée d’une psychologue sur le collectif et le remplacement avec tuilage de notre maîtresse de maison.

Enfin, nous avions exaucé le vœu qu’un travail soit fait avec rigueur sur la constitution des plannings et les changements de service en cas d’arrêt maladie.

La Direction Territoriale du Puy-de-Dôme a répondu dans une certaine mesure à nos demandes :

• Recrutement d’un personnel à la mi-décembre pour un mois
• Arrivée de deux contractuels courant janvier (malgré la promesse, le maintien de l’effectif des jeunes à 6 n’a pas été respecté, une nouvelle admission ayant eu lieu durant les fêtes de fin d’année).

Notre Direction nous a également délégué la réalisation des plannings tout en conservant le pouvoir de validation et de modification.

Mais aujourd’hui, la situation pourrait devenir rapidement chaotique. Nous avons été quelque peu entendus quant à la nécessité de s’appuyer sur notre expérience lors des admissions afin de constituer un groupe de jeunes que nous sommes en capacité d’accompagner de manière qualitative.

Néanmoins, nous sommes désormais dans l’obligation d’accueillir 9 jeunes et nous sommes aujourd’hui trop peu pour assurer notre mission.

En l’état, au 18 février le personnel éducatif à l’EPE est constitué ainsi :
– 6 éducateurs en arrêt maladie ou accident du travail dont 3 depuis plusieurs mois potentiellement appelés à être reconduits
– 2 éducateurs sur la mission HD appelés à faire des services sur le collectif alors que l’effectif HD est à une place de son maximum. Pour rappel, c’est une mission, l’EPE prend en charge actuellement 19 jeunes avec un effectif RH présent de 13,5 ETP, cette situation ubuesque est loin d’être une norme au niveau national.
– 2 éducateurs positionnés sur les nuits impliquant un rythme très soutenu
– 1 éducateur apprenti donc en formation avec de nombreux regroupements
– 1 éducatrice stagiaire avec de nombreux regroupements
– 4 éducateurs en mi-temps thérapeutique
– 2 éducateurs nouvellement arrivés (19 janvier et 5 février) n’ayant pas exercé le métier d’éducateur qui nécessite ainsi un accompagnement dans les premiers temps de leur prise de fonction
– 1 éducateur positionné sur l’indispensable mission GR, normalement assurée par deux éducateurs.
Ce dernier doit souvent assurer des services sur le collectif l’empêchant ainsi d’effectuer sa mission.
– 5 éducateurs temps plein pour effectuer les services de jour

En dépit de ce trop faible effectif RH, nous accueillons actuellement 9 jeunes en permanence. En pratique, nous n’avons donc plus la possibilité d’avoir un éducateur fil rouge (8h/17h) sur l’ensemble de la semaine alors qu’il se révèle indispensable pour pallier la déperdition d’information inhérente au travail en foyer, ni d’avoir un éducateur positionné en journée (8/17h).
Un seul éducateur de service le matin qui doit assurer le standard téléphonique, la vie quotidienne (lever, activité, rendez-vous, encadrement du groupe), la transmission d’information écrite et la logistique que demande 9 mineurs présents de manière effective.
Impossibilité de pérenniser un renfort de nuit (17h/1h).

La position de référent demande un surcroît de travail impossible à réaliser durant les temps de service qu’il convient de réaliser durant les temps de « milieu ouvert ». Le changement de planning incessant rend difficile la prévision de ces temps. Afin d’assurer une référence de qualité (travail avec la famille, présence sur les temps judiciaires, travail avec le milieu ouvert, accompagnement santé et insertion, écrits et création de lien), deux jeunes par référent est une limite à ne pas dépasser. Aujourd’hui, avec l’effectif de jeune et le nombre d’éducateur à mi-temps, nous risquons nécessairement de passer à trois jeunes par référent, ce qui est inenvisageable.

La réorganisation perpétuelle et inopinée des services toutes les semaines impacte nécessairement la vie personnelle des agents. C’est d’ailleurs une des raisons qui a conduit à la démission d’une contractuelle après seulement deux semaines de service courant janvier.

Nous sommes actuellement 11,5 ETP (sur l’HC) pour encadrer 9 jeunes 7/7j, 24/24h (notons également que dans la pratique, deux mi-temps n’équivalent pas à 1 ETP). Nous avons besoin de retrouver un effectif de 14 ETP a fortiori d’autant plus avec la montée du nombre de jeune accueillis.

Aux vues de l’effectif RH et de la constitution (manque d’expérience, mi-temps thérapeutique) de l’équipe éducative ainsi qu’au nombre de jeunes accueillis, nous craignons fortement de ne pas parvenir à accompagner et protéger les mineurs qui nous sont confiés.

Nous alertons l’administration sur la situation actuelle de grande fragilité de ce service éducatif et l’impact que cela a sur l’équipe éducative. Nous demandons à être entendus sur nos revendications. Nous restons disponibles pour toute rencontre constructive.