Une commission qui s’inscrit

dans une idéologie populiste

et sécuritaire :

Dans son discours d’intronisation de la

commission Varinard, la ministre de

la Justice avait donné le ton en dramatisant

un discours sur l’augmentation de

la délinquance juvénile et son rajeunissement.

Fidèle à la feuille de route fixée par

Nicolas Sarkozy, elle faisait de ce thème un

élément phare de l’action du ministère de

la Justice quitte à déformer gravement la

réalité pour recueillir l’assentiment d’une

opinion publique traversée par la peur. Une

peur engendrée pour l’essentiel par un environnement

social et économique très dégradé.

Les assertions de la ministre, simple

écho des paroles de N. Sarkozy sur les

« grands géants noirs » forment une rhétorique

destinée avant tout à dessiner la figure

moderne du jeune délinquant, principalement

incarnée par le jeune de banlieue auquel

l’adolescence est refusée au prétexte

de sa grande taille. Dès lors, ce ne sont plus

que des adultes en miniature à sanctionner

quasiment comme des majeurs à l’aune de

la seule souffrance de la victime. Les adolescents

en difficulté font aujourd’hui les

frais d’un populisme pénal qui écarte toute

démarche de compréhension, celle-ci étant

immédiatement amalgamée avec une volonté

d’excuser.

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