Après avoir refusé injustement de rapatrier les enfants vivant dans les zones de guerre en Syrie sous le prétexte de leur potentielle dangerosité, le gouvernement a finalement été obligé de les rapatrier en France, sous la pression des associations et des familles. Il reste encore des enfants à rapatrier.

Le SNPES-PJJ/FSU et la FSU dénoncent la suspicion que le gouvernement fait peser et qu’il continue d’entretenir vis-à-vis de ces enfants et exigent les moyens nécessaires à leur prise en charge lors de leur retour sur le territoire français.

Par décret (N°2023-255 du 6 avril 2023), le gouvernement vient de confier au ministre de l’intérieur la création d’un fichier « de données à caractère personnel relatif à la prise en charge des mineurs de retour de zones d’opérations de groupements terroristes ». Au nom de la prévention de la radicalisation ou de la délinquance, celui-ci sera accessible à des services dont les missions sont différentes du point de vue de la situation de ces enfants. Le SNPES-PJJ/FSU et la FSU s’en inquiètent. L’aide sociale, l’éducation, la prise en charge judiciaire civile ou le traitement pénal relèvent d’approches différentes dont il est essentiel de préserver les spécificités pour garantir le respect des libertés et droits fondamentaux.

Depuis Mars 2019, 80% des enfants revenant de Syrie ont moins de 12 ans et 30% moins de 5 ans (Chiffres de la DPJJ). Des enfants qui pour la plupart d’entre eux ont vécu en prison ou dans des camps.

Face à cela le gouvernement fait le choix du fichage de ces enfants par la création d’un fichier de police plutôt qu’une prise en charge socio-éducative globale et soutenue pour accompagner et aider les familles qui accueillent en France tous ces enfants et aider ceux-ci à se construire et se reconstruire sans stigmatisation.

Où sont la Secrétariat d’État à la protection de l’enfance et le ministre de la justice compétents sur ces questions ? Visiblement aux abonnés absents ou tout simplement sous la coupe du ministère de l’intérieur.

Pour le SNPES-PJJ/FSU, la solution est simple : le retrait de ce décret inique et le rapatriement et l’accueil de tous les enfants résidant en Syrie.

Lire le décret de la honte….http://snpespjj.fsu.fr/wp-content/spip/snpespjj/IMG/pdf/jou…