La visite de la Directrice Régionale Centre Est dans nos UEMO de Montluçon et Moulins en juin 2024, attendue depuis des années, n’a abouti qu’à des promesses creuses. Un « réserviste » fantôme et des budgets hypothétiques ne peuvent masquer la réalité : nos conditions de travail restent indignes d’un service public.

Derrière les murs parfois délabrés de nos services, ce sont des vies qui se jouent. Chaque jour qui passe sans action concrète est un jour où nous faillirions à notre mission de service public et où nous manquons à notre devoir envers la jeunesse la plus vulnérable.

L’exemple est criant : en 2023, une jeune en fauteuil roulant, reçue dans le seul bureau accessible de l’UEMO de Cusset, a vu sa confidentialité bafouée lorsque sa mère a entendu depuis la salle d’attente attenante ses révélations de maltraitance. Les conséquences pour cette jeune ont été dramatiques.

A cela s’ajoute une situation RH catastrophique. Le STEMO de Moulins n’a pas de directeur et l’UEMO de Moulins n’a pas de psychologue. On nous dit qu’une annonce est parue sur le site de France Travail pour le poste de directeur. Quid du financement de ce poste si, par miracle, la PJJ trouvait un postulant ? Le ferait-on patienter jusqu’à ouverture d’une enveloppe dédiée ? Au risque, hautement élevé qu’il trouve un emploi mieux considéré… Quant au poste de psychologue pour Moulins, jusque quand devrons nous attendre ?

Certes, la juridiction nous apporte son soutien en nous promettant des expertises psychologiques dès lors que nous le demanderons mais elle se désole, comme nous, de cette dérive qui même si ce ne sont pas les mêmes lignes budgétaires va alourdir la charge du contribuable.

Nous demandons :

  • Des locaux dignes pour Cusset et Montluçon – parce que la réinsertion ne se construit pas dans l’indignité
  • Le remplacement des personnels ayant quitté leur poste à la rentrée
  • Des espaces de travail respectueux de nos missions

Il ne s’agit pas de confort, mais de respect. Respect pour les personnels qui se dévouent chaque jour. Respect pour ces jeunes qui méritent un service public en mesure de les protéger.

Pour le dialogue de gestion 2025, nous exigeons l’inscription d’un budget ambitieux et réaliste pour l’Allier, permettant enfin d’offrir aux jeunes et aux personnels des conditions d’accueil dignes.

Face à l’urgence de la situation, nous demandons une audience immédiate avec la Directrice Interrégionale. L’heure n’est plus aux constats mais aux décisions concrètes. Nos missions de service public et d’éducation ne peuvent plus attendre.