Madame la Directrice Territoriale,
Nous n’avons de cesse de dénoncer la politique pénale discriminatoire et la maltraitance institutionnelle à l’encontre des mineur.e.s étranger.ère.s. Nous ne cesserons de le faire. Nous refusons de céder à la sidération face à votre surdité, d’autant plus insupportable dans le contexte actuel. Notre déontologie en tant qu’agents de service public nous impose de continuer à nous battre pour ces enfants que nous accompagnons.
Depuis votre prise de poste, Madame la Directrice Territoriale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse de Paris et votre discours de prise de fonction qui annonçait votre soucis de la protection des ces mineur.e.s isolé.e.s étranger.ère.s, quasiment aucun de leurs droits ne sont respectés et le service dédié est un dispositif de 3ème zone que l’on contraint à travailler dans le quantitatif plutôt que dans le qualitatif.
C’est d’abord votre promesse de signature d’un accord avec l’ASE et la Juridiction de Paris afin que systématiquement chaque enfant isolé sur le territoire parisien se voit protégé par une double mesure ASE/PJJ et une tutelle systématique qui échoue avec fracas sans que vous n’en disiez mot.
C’est ensuite un service dédié, le Dispositif Educatif des Mineurs Non Accompagnés (DEMNA) dont nous avions d’emblée dénoncé le mal fondé, que la Direction Territoriale parisienne néglige et maltraite. Mal fondé car les enfants isolés sont les enfants qui sont le plus déférés. En effet, la plupart de ceux et celles qui sont déféré.e.s vivent à la rue ou en squatt, soumis.es à des réseaux qui les droguent et les exploitent ou inscrit.e.s dans de la délinquance de survie.
Par ailleurs, la pauvreté mondiale augmente significativement, les guerres se multiplient. Alors, les personnes se sauvent, migrent et le nombre d’enfants dans ces situations grandit. Le DEMNA « accueille » le plus grand nombre d’enfants, environs trois fois plus que les autres services PJJ du territoire, avec un effectif de professionnel.le.s égal à celui d’une UEMO classique. Comment cette équipe pourrait-elle dans ces conditions protéger l’ensemble de ces enfants ?
Pour la Direction Territoriale, pas de problème, elle trie ! Ceux et celles qui ne reviennent pas parce que le service n’a pas été en capacité de proposer une mesure de protection, telle à minima, un placement en urgence, n’existent plus. La Direction Territoriale parisienne leur donne un nom : « les distancié.e.s ».
Ces adolescent.e.s sont l’incarnation de la misère et des formes de précarité cumulées : sociales, économiques mais aussi affectives. Ils et elles sont également l’expression d’un système de la protection de l’enfance qui exclue les plus exclu.e.s.
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