Tous les soirs, de nombreux.se.s français.e.s se mettent à leur fenêtre pour exprimer leur soutien envers les équipes soignantes en applaudissant, en sifflant et en tapant sur leurs casseroles. Des messages de gratitude et de solidarité fleurissent sur les balcons des habitations, évoquant le plus souvent la casse du service public hospitalier, mais plus globalement de tous les services publics. Le privé est également salué par tout un chacun, les caissier.e.s, les personnels de la sécurité, du nettoyage, les éboueurs, les travailleurs sociaux, etc. Les femmes sont le plus souvent au feu, que ce soit dans le monde médical, social, ou le secteur privé, et méritent ces encouragements.

Ces expressions massives viennent aussi témoigner des nombreuses casseroles et choix politiques qui ont été faits par les gouvernements successifs et celui en place. Le président de la république a reconnu lui même « ses failles et insuffisances » dans son allocution du 11 Avril 2020, mettant en avant le manque de matériel de protection pour les soignants et la société toute entière. Peut-être a-t-il oublié les propos dénigrants qu’il a employés à l’égard des « gaulois réfractaires » ? Peut-être a-t-il oublié les propos indécents tenus à l’encontre des chômeurs, des travailleurs, des soignants, des fonctionnaires ? Peut-être at-il oublié le mouvement des « gilets jaunes » ? Les mouvements de lutte contre le projet de réforme des retraites, où il a réprimé aussi les pompiers, les infimier.e.s, et tous les corps sociaux ? Peut-être que le COVID-19 agit-il sur le président comme un effet anesthésiant, mais nous, M. le Président, nous n’avons pas oublié, et nous n’oublierons pas !!!

Alors, pour pallier ces carences de l’État, et en ce temps de crise sanitaire, de climat anxiogène et de temps suspendus, les françaises et les français n’ont pas abdiqué et font preuve de solidarité. Les réseaux d’entraide, les syndicats de quartiers populaires, les collectifs d’habitants, les voisins, nombreux sont ceux et celles qui se sont organisé.es pour combler ces manquements de l’État et pour venir en aide aux plus fragiles, aux plus vulnérables, aux plus démuni.e.s.

Malgré ces efforts collectifs et cette générosité, cet engagement de chacun, le président et son gouvernement, au-delà de leur sémantique guerrière en parlant de « guerre contre le virus », de « ligne », de « tranchées », de « résilience », active une bonne vieille recette : La Division. Ne nous leurrons pas, cet effort qui va peser sur chacun est dans la droite ligne en marche vers le Nouveau Monde de Macron.

En plein confinement, le gouvernement a fait passer des lois qui sont un vrai recul social et qui vont encore heurter l’ensemble de la population, et en premier lieu, une fois de plus, les femmes. Les travailleur.se.s du privé comme du public vont payer un lourd tribu. Sous couvert de l’urgence sanitaire, surtout dans l’intérêt du patronat, le gouvernement a fait passer par la loi « urgence pour faire face à l’épidémie », un certain nombre de mesures qui vont avoir un impact sur l’ensemble des travailleur.se.s.

Dés le 23 mars 2020, la ministre du Travail, Muriel PENICAUD a fait passer devant l’assemblée, des lois d’urgence qui remettent en cause les droits érigés dans le code du travail. Les ordonnances liées à cette loi sont prises sans limite de temps, et nous ne pouvons que craindre la prolongation de ces mesures, après la période d’urgence sanitaire. Dans un passé proche, nous nous rappelons que l’état d’urgence qui découlait des attentats de 2015, et son lot de mesures liberticides se prolongent encore aujourd’hui.

Lire le tract…http://snpespjj.fsu.fr/wp-content/spip/snpespjj/IMG/pdf/trac…

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