Depuis le début de cette crise sanitaire, la Direction Territoriale de la PJJ 75, s’illustre, dans sa gestion des services de son territoire, de manière inquiétante. En effet, lors de ses premières préconisations en date du 13 mars 2020, la Garde Des Sceaux réduisait drastiquement les missions des personnels de son ministère, visant en cela à limiter les contacts entre les personnels entre eux et avec le public. Ainsi pour la PJJ, les milieux ouverts devaient fonctionner avec un ou deux personnels par service sans contact avec le public. Pourtant, la DT 75 a commencé par regrouper les permanences des STEMO réalisant ainsi des foyers de contamination rapide.

Nous sommes scandalisé.e.s, que lors de la journée du 17 mars, l’organisation des services de milieu ouvert de Paris ait fait se rencontrer des professionnels qui n’auraient pas dû se rencontrer, elle a été un vecteur de propagation du COVID19.

Heureusement, en soirée, la Garde des Sceaux ordonnait la fermeture des Milieux Ouverts mettant fin, de fait, à cette organisation hasardeuse et selon nous dangereuse, et qui plus est, délétère pour la solution de confinement, au regard de la situation sanitaire du pays.

Dans un même temps, alors que les UEAJ devaient fonctionner avec des groupes restreints, puis à partir du 17 mars, devaient fermés, la DT 75 ordonnait la présence de personnels du STEI au sein de l’EPE de Salomon de Caus, afin « d’y exercer une mission présentielle nouvelle », c’est-à dire d’occuper les jeunes par la mise en place d’activité. Nous souhaitons, dire combien cette politique de la DT nous ait immédiatement apparue mettre en danger les jeunes et les personnels, d’autant qu’elle est la seule à avoir pris cette décision en Ile de France. Il n’est pas cochérent de tenter d’un côté de diminuer le nombre de jeunes placés et, parallèlement d’augmenter le nombre de professionnels sans aucune précaution d’hygiène c’est à dire sans masque ni gel hydro alcoolique.

De plus, les personnels du STEI, dans un premier temps, sommé.e.s de s’inscrire sur un emploi du temps à raison d’une journée par semaine, se sont vu.e.s affirmer par la suite, qu’ils et elles venaient sur le principe du volontariat, sans qu’aucune réquisition n’ait été prise. Cette méthode est scandaleuse !

De fait, un jeune a actuellement contracté les symptômes du Covid-19. Bien qu’il soit confiné et que des masques soient enfin arrivés, l’usage de ces derniers est limité alors que potentiellement parmi tous les autres jeunes et les personnels ayant travaillé lors des 15 derniers jours, certain.e.s d’entre eux, sont contaminé.e.s ou contaminables, et devraient donc également porter des masques ! C’est la stricte application des gestes barrières. D’ailleurs, nous apprenons au fil des jours de cette semaine le nombre croissant de collègues qui tombent malades avec la quasi-certitude qu’ils soient atteints par le COVID 19.

D’une façon générale, la DT 75 poursuit sa gestion managériale, méritocratique et autoritariste en jouant notamment sur la loyauté et la culpabilité des professionnels, dont celles des cadres éducatifs, tantôt méprisé.e.s, tantôt encensé.e.s suivant les situations et son degré d’exigence. Car en effet, la situation dramatique de l’EPE de Salomon de Caus ne date pas du COVID 19 et l’absence d’un directeur (comme dans d’autres services) même temporaire se fait ressentir nettement.

A plusieurs reprises, nous avons tenté d’alerter la DT 75 sur les mises en danger des jeunes et des professionnel.le.s, sur leurs inquiétudes. Elle n’a pas daigné répondre à nos premières sollicitations et n’a répondu que de façon laconique à notre dernière mise en garde, adoptant une attitude paternaliste tout à fait inadaptée à la situation. Nous sommes scandalisés par le fait que, dans cette période, particulièrement éprouvante pour tout le monde, et pour les professionnels de la PJJ, la directrice territoriale de Paris méprise le dialogue avec les représentant.e.s du personnels sans vouloir même discuter du sens de ces décisions. Non, toute autoritaire qu’elle soit, la directrice territoriale de Paris ne peut pas jouer à l’apprentie sorcière avec les personnels de ce territoire en leur déniant le droit de s’exprimer !

Nous affirmons qu’en représentant les inquiétudes légitimes et les droits des professionnels comme ceux des jeunes que nous accompagnons au quotidien nous ne « polémiquons » pas, nous agissons solidairement avec elles et eux.

C’est en responsabilité que nous tirons les conséquences de cette politique, ainsi nous exigeons de la DT de Paris :

- un arrêt immédiat du missionnement « volontaire » des personnels du STEI à l’EPE. L’insertion, si elle reste essentielle, doit se pratiquer, sur le modèle de l’éducation nationale, en un enseignement à distance. Pour ce faire, encore faut-il que la DT de Paris équipe l’EPE en postes pédagogiques, s’il ne l’est déjà.

- des réquisitions pour tout personnel qui sera amené par la DT 75 à intervenir à l’EPE. Cela implique qu’ils reçoivent en bonne et due forme des convocations. Ce régime est actuellement le seul à protéger administrativement les professionnels.

- une information transparente et égalitaire (c’est-à-dire la même pour toutes et tous) pour chaque professionnel de la part de la DT de la liste des personnes réquisitionnables et de celles qui le seront effectivement, et des critères qui y prélaveront, étant entendu que nous nous opposons formellement à la réquisition de tout personnel présentant des symptômes du COVID19.

- La mise en place de mesures sérieuses de protection sur l’EPE, des jeunes et des personnels : masques, gants, du savon et/ou gel hydro alcoolique. En l’absence de ce matériel et/ou d’organisation limitant les contacts au mieux, le SNPES-PJJ/FSU soutiendra toute démarche d’exercice du droit de retrait de tous les personnels en service à l’EPE.

Enfin, nous profitons de ce tract pour exprimer et assurer, dans ces temps éprouvants, à tou.te.s les collègues du territoire et tout particulièrement à celles et ceux qui poursuivent leur activité à l’extérieur (EPE, STEI, UEAT et DEMNA), notre soutien fraternel et syndical. Nous pensons qu’en étant au plus proche de la défense collective de nos droits nous serons plus forts ensemble, en un mot SOLIDAIRES.

Nous sommes et continuons d’être solidairement présents auprès des jeunes qui nous sont confié.e.s, pour les aider à traverser cette adversité, dans des conditions dignes qui respectent leur vie et la nôtre. C’est aujourd’hui une priorité absolue, pour nous tou.te.s, dont personne ne peut s’arroger le monopole, tout en assurant une égalité de traitement entre le maximum d’entre nous.

Dans ces moments difficiles, notamment en termes de libertés de circulation, nous pouvons nous donner les moyens de nous joindre et de nous parler.

N’hésitez pas à nous contactez : paris.spnespjjfsu@gmail.com. Laissez-nous un numéro où vous rappeler si besoin. Nous vous répondrons.

Faites circuler ce tract. Et surtout, prenez soins de vous.

Le bureau parisien du SNPES-PJJ/FSU.

Lire le tract…http://snpespjj.fsu.fr/wp-content/spip/snpespjj/IMG/pdf/tra…