Nous sommes syndicalistes. Nous sommes de celles et ceux qui luttons sans relâche pour la justice et l’égalité.
Pour certain·es d’entre-nous, le combat contre le racisme au travail et en général est une question de dignité au quotidien, vécu et payé mentalement et physiquement.
Un formidable mouvement de dénonciation du racisme, de tous les racismes, traverse la société française. C’est un tournant majeur. S’il s’incarne aujourd’hui par des manifestations initiées notamment par le Comité Vérité et justice pour Adama Traoré, il est le fruit de décennies de combat des familles des victimes de crimes policiers, d’années de combats antiracistes portées par les organisations héritières des luttes des immigrations et des quartiers populaires, qui ont puisées leur force dans leur autonomie et qui l’ont préparé et permis.
Ce mouvement dit clairement que les violences et les crimes policiers ne sont pas des « dérives individuelles » : que c’est une institution gangrénée par le racisme qui les produit. Au travers de la police, c’est le racisme qui tue.
Un racisme qui structure la société française, hérité du colonialisme français et de l’esclavage.
Un racisme qui la traverse de part en part, créant des discriminations, des assignations, des violences bien concrètes pour toute une catégorie de la population en raison de sa couleur de peau, parce qu’elle n’est pas blanche, ou de sa religion, réelle ou supposée.
Même si on ne peut le résumer à cette fonction, le racisme renforce l’exploitation capitaliste.
Les travailleuses et travailleurs racisé·es étaient bien en première ligne, parmi les « premier·es de corvées » lors de la crise du Covid-19. Dans les quartiers populaires, elles et ils ont été parmi les plus touché·es par l’épidémie et les violences policières.
Le monde du travail est un des espaces où opère le racisme, et il s’y déploie sous des formes multiples.
Pour que le syndicalisme s’y attaque résolument, il est urgent de mettre en place des outils statistiques permettant de mesurer les inégalités et discriminations raciales, trop souvent invisibilisées sur nos lieux de travail.
Nous sommes syndicalistes et nous sommes de ces mobilisations antiracistes.
Parce que nos organisations combattent les inégalités et les injustices, elles y ont toute leur place, tout en respectant scrupuleusement leur auto-organisation par les premier·es concerné·es.
Nous appelons nos camarades de syndicats, nos collègues de travail à descendre dans la rue et à prendre part aux rassemblements et aux manifestations contre le racisme et contre les violences, les crimes et l’impunité policières : parce que ce sont des mobilisations populaires pour la justice et pour l’égalité, toute l’égalité.
Nous faisons nôtres toutes les revendications portées par les familles de victimes de crimes policiers dont celles de l’interdiction immédiate des techniques d’immobilisation mortelles, l’interdiction immédiate de l’usage des armes de guerre par les forces de police (LBD, grenades), la fin des contrôles au faciès, la dissolution de l’IGPN et son remplacement par une structure indépendante.
Nous disons enfin que personne n’est illégal·e, que l’heure est à la régularisation massive, totale, et en particulier de toutes et tous les travailleuses et travailleurs sans papiers. Que l’heure est à la fermeture définitive des Centres de rétention administrative qui sont des prisons pour étranger·es.
L’histoire des luttes ouvrières et syndicales menées par les travailleuses et les travailleurs immigré·es dans leurs usines, leurs ateliers, leurs chantiers leurs services… mais aussi en dehors, contre le racisme, les crimes policiers et pour de meilleures conditions de vie, est aujourd’hui un héritage précieux pour les premières et premiers concerné·es et doit l’être pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs.
Nous nous engageons à porter, à faire vivre concrètement dans nos structures syndicales la lutte contre tous les racismes, au travail comme dans la société toute entière.
C’est ainsi que nous contribuerons à construire l’égalité des droits de toutes et tous.
Premier·es signataires :
Sophie Abraham, Snuipp-FSU 60 ; Nadjib Achour, CGT éduc’action 94 ; Torya Akroum, SUD-Rail Paris-Est ; Marion Alcaraz, CNT-Solidarité ouvrière Paris ; Fatima Amalou, CGT restaurants du musée du Louvre ; Raphaël Andere, Snes-FSU 93 ; Mélissa Andrianasolo, syndicaliste CGT Territoriale ; Verveine Angeli, Union syndicale Solidaires ; Janie Arneguy, Snes-FSU Gard ; François-Xavier Arouls, Solidaires RATP ; Julien Athiel, syndicaliste CGT Adapei 69 ; Karim Bacha, FSU 93 ; Ted Badinos, membre du Bureau fédéral de SUD PTT ; Mehdi Basfao, SUD Santé-sociaux 13 ; Philippe Barre, SUD éducation/Solidaires 94 ; Hakim Baya, SUD Santé-sociaux 06 ; Grégory Bekhtari, syndicaliste FSU ; Manel Ben Boubaker, SUD éducation 93 ; Isma Benaoudia, CGT UCPA ; Maeva Benamer, SUD éducation 93 ; Farid Bennaï, délégué syndical FO Sauvegarde à l’enfance 93 ; Mohamed Bensaada, SUD Santé-sociaux Marseille ; Karim Benttayeb, SUD éducation 93 ; Wiam Berhouma, SUD éducation 93 ; Ahmed Berrahal, élu CGT RATP Bus ; Smaïl Bessaha, SNMD CGT-Culture (Musée de l’Histoire de l’Immigration) ; Abdesselam Bourjila, CGT TAM-DPE (Ville de Paris) ; Laurène Brissonneau, CGT-Culture ; Chloé Brocquet, CGT Marseille ; Marie Buisson, Ferc-Sup CGT ; Louise Chapa, CGT éduc’action 93 ; Sébastien Chatillon, SUD-Rail Nantes ; Rim Chouchane, syndicaliste Solidaires-SUD Emploi Centre-Val-de-Loire ; Nara Cladera, Solidaires Comminges ; Lucie Cornéat, SUD Santé-sociaux Loiret ; Serge Cunha, CGT Maîtrise parisienne ; Catherine Da Silva, SNUipp-FSU 93 ; Amel Dahmani, SUD Collectivités territoriales Mairie de Saint-Denis ; Arnaud de Rivière de la Mûre, CNT-Solidarité ouvrière Lyon ; Samuel Delor, syndicaliste CGT éduc’action 69 ; Sandra Demarcq, Solidaires Finances publiques Paris ; Etienne Deschamps, CNT-Solidarité ouvrière Paris ; Thomas Dessalles, CGT TEFP ; Oumar Dieng, délégué Collectif travailleurs migrants UD CGT Yvelines ; Irène Docekal, Snes-FSU 47 ; Hamady Doucouré, CGT FTDNEEA (Nettoiement Ville de Paris) ; Anisse Dridi, CGT éduc’action 94 ; Virginie Duval, ASSO-Solidaires ; Marie-Hélène Duverger, SUD éducation Seine-Maritime-Eure ; Touraj Eghtesad, SUD éducation Alsace ; Zakia El Gaddari, CGT éduc’action 93 ; Camille El Mhadi, CNT-Solidarité ouvrière Marseille ; Fabienne Engo, CGT PACS Ville de Paris ; Mathilde Eisenberg, Snuipp-FSU 92 ; Béatrice Fauvinet, militante FSU Territoriale 37 ; Julien Fonte, militant FSU Territoriale 93 ; Vincent Gay, Snesup-FSU ; Boualem Hamadache, militant SUD Conseil départemental 93 ; Noura Hamiche, membre du Bureau fédéral de SUD PTT ; Jamila Hemici, CGT Maîtrise parisienne ; Hervé Heurtebize, FSU territoriale 94 ; Djamal Issahnane, CGT CCRF ; Sabina Issehnane, Snesup-FSU ; Suley Jair, FSU Guyane ; Christine Jarrige, FSU 93 ; Vincent Jolivet, CGT éduc’action 94 ; Tiziri Kandi, CGT Hôtels de prestige et économiques ; Anasse Kazib, SUD-Rail Paris-Nord ; Yasmina Kettal, SUD Santé 93 ; Chantal Lamy, CGT SPBA ; Gérald Le Corre, CGT Inspection du travail Seine-Maritime ; Anne-Sophie Ligniert, CGT éduc’action ; Georges Louis, DS CGT restaurants du musée du Louvre ; Alexis Louvet, Solidaires RATP ; Idir Madadi, militant FSU Territoriale 93 ; Christian Mahieux, SUD-Rail/Solidaires 94 ; Sandro Maroudin, SUD PTT GWA ; Jean-Louis Marziani, SUD PTT/Solidaires 94 ; Alain Mathieu, CGT TEFP ; Hervé Mazure, Solidaires Finances publiques / Vigilance et initiatives syndicales antifascistes (VISA) ; Kamel Mechani, Pôle Migrant·es de la CGT ; Mourad Mekbel, CGT éduc’action 94 ; Erik Meyer, membre du Bureau fédéral de SUD-Rail ; Noël Morel, ASSO-Solidaires ; Hervé Muyard, FSU Territoriale 75 ; Blandine Paulet, Snes-FSU 93 ; Alice Pelletier, CGT Métallurgie Grenoble ; Armelle Pertus, SNUipp-FSU 92 ; Marie-Hélène Plard, SNUipp-FSU 93 ; Bruno Poncet, membre du Bureau fédéral de SUD-Rail ; Sébastien Ramage, CGT Hôtels de prestige et économiques ; Houyem Rebai, SUD éducation 93 ; Mialy Reboul, SNUipp-FSU 77 ; Hugo Reis, membre élu SUD PTT du Conseil d’Administration de La Poste ; Céline Rico, SUD Collectivités territoriales 31 et Solidaires Comminges ; Claire Riou, SUD éducation 95 ; Elodie Rivière, syndicaliste CGT ; Julien Rivoire, Snesup-FSU ; Cécile Ropiteaux, SNUipp-FSU 21 ; Dominique Rouek, CGT cadres et techniciens Ville de Paris ; Théo Roumier, syndicaliste SUD éducation en lycée professionnel ; Khamta Ryam, Snes-FSU 93 ; Laurent Sadock, SUD éducation Aveyron ; Pauline Salingue, CGT CHU Toulouse ; Catherine Samary, Snesup-FSU ; Djellali Seddaoui, Union Locale CGT de Tourcoing ; Fatna Seghrouchni, SUD éducation 95 ; Omar Slaouti, Snes-FSU 95 ; Abdeslam Smaki, CGT TAM-DPE (Ville de Paris) ; Marouane Taha, Solidaires Informatique ; Mohamed Teguia, CGT SPPTE-RP ; Adèle Tellez, CGT EVSPC (Ville de Paris) ; Manon Tertrain-Bloch, CGT-BNF ; Teddy Theodose, CGT FERC-SUP Université Paris 13 ; Grégory Thuizat, Snes-FSU 93 ; Anne Volery, CGT-Culture ; Stéphane Vontron, SFA-CGT Lille ; Guillermo Wolf, Solidaires 49 ; Zohra Yadel, CGT éduc’action 94 ; Sophie Zafari, syndicaliste FSU ; Toufik Zerrouk, CFDT Interco Services publics parisiens
Pour signer la pétition….http://www.forumsyndicalantiraciste.org/