Il y a quelques semaines, un adolescent de 15 ans se suicidait au quartier mineur de la maison d’arrêt de
Rouen. C’était sa deuxième incarcération pour des incidents dans le cadre de son placement en Centre
Educatif Fermé. La première fois, il avait fugué pour rejoindre sa famille, la deuxième, il avait agressé
physiquement un éducateur. Cela justifie-t-il l’incarcération ?
Hier, un autre adolescent s’est donné la mort à l’EPM d’Orvault. Il venait d’être incarcéré pour la première
fois, dans le cadre d’une détention provisoire pour un fait criminalisé. Cet adolescent de 16 ans avait des
antécédents dépressifs qui l’avaient déjà conduit à faire des tentatives de suicide et des séjours en institution
psychiatrique. Pourquoi envoyer en prison un adolescent dépressif ?
Deux histoires de vie singulières, deux réponses identiques à leurs actes, l’enfermement et une même tragédie
qui nous bouleverse et qui nous amène à questionner encore une fois la spirale répressive dans laquelle se
trouvent aujourd’hui les adolescents en difficulté.